Le Shushu fait référence à une série d’exercices psychophysiques, tels que le daoyin, le qigong, le massage, etc. Les savants ont très tôt compris que la vie vient des mouvements.
Le Lü Shi Chun Qiu précise : « L’eau courante ne peut croupir et le gond d’une porte n’est jamais vermoulu. Il en est de même pour le corps et le souffle. »
Sun Simiao (581-682), médecin centenaire des Tang, affirme : « Le fait que l’eau ne croupit pas et que le gond de porte ne pourrait pas est dû à leurs mouvements.»
On voit par là que les anciens chinois attachaient beaucoup d’importance aux exercices physiques. L’entraînement traditionnel chinois diffère des sports occidentaux. Premièrement par la douceur, c’est-à-dire qu’on doit s’entraîner d’une manière convenable et mesurée, au lieu de surmener. Deuxièmement par le raffinage de l’esprit qui consiste à travailler l’énergie spirituelle afin de parvenir à la symbiose de l’âme et du corps. Cette double démarche favorise le fonctionnement psychophysique.
D’après la légende du temps de Tang Yao, Peng Zu devint l’ancêtre des centenaires en s’adonnant au QiGong et au daoyin.
Zhuang Zi, philosophe de l’époque des Royaumes combattants, indique : On pratique des exercices de respiration pour rejeter ce qui est altéré et absorber ce qui est nouveau. On imite la démarche des ours et des oiseaux.
Le Shushu est une recette importante de longévité. Dans l’antiquité, beaucoup de pratiquants de shushu sont devenus centenaires. Si Peng Zu a vécu très longtemps, c’est parce qu’il pratiquait avec plaisir le doyin et qu’il savait se soigner. Xu Xun, originaire de Runan, sous la dynastie des Jin (265-420), abandonna son poste de fonctionnaire pour travailler comme médecin. Il excellait aussi dans le daoyin, ce qui lui valut de vivre 136 ans. On l’a surnommé Xu l’immortel. Wu Pu, disciple de Hua Tuo, fameux médecin des Han postérieurs, s’entraînait sans relâche aux « Jeux des Cinq Animaux » (Wu Qin Xi) créés par son maître d’après la démarche du tigre, du cerf, de l’ours, du singe et de l’oiseau. A 90 ans, il avait bon pied bon œil et ses dents restaient solides. Encore plus nombreux étaient les centenaires fanatiques du QiGong. Wu Dan, habitant de Liyi, sous les Jin, vécut jusqu’à 170 ans grâce à la pratique du QiGong. Beaucoup de taoïstes centenaires, comme Ding Shaowei, Chen Shu, Chen Ynsheng, Su Chengyin, Liu Yefu et Yang Rushe, étaient réputés pour leur maîtrise de cet art.
À toutes les générations, nombre de pratiquants de wushu (art martial), surtout des méthodes prônées par le classique des Mutations musculaires (Yi Jin Jing), ont joui d’une longue vie. Par exemple, Hui Ke, bouddhiste de haut rang sous les Wei du Nord, disciple du grand gourro Bodhidharma du temple Shaolin, franchit allègrement les cent ans grâce à cet art martial. Parmi la population, le nombre des amateurs d’art martial qui ont joui d’une longue vie défie toute tentative d’énumération.
C’est Leng Qian, sous le Ming, qui a le plus bénéficié des bienfaits du massage : il a vécu 150 ans. Il avait aussi des dons musicaux et composait des airs. Il passait ses heures perdues à s'exercer au massage et au daoyin. Les indications pour une longue vie (Xiu Ling Yao Zhi) présente nombre de méthodes régissant l’entretien du corps, comme par exemple les « Seize avantages des soins de santé », les « Huit méthodes thérapeutiques », les « Douze Trésors », etc.